jeudi 21 avril 2011

Genau! Toll! Prima! Sur les marques de l'évaluation formative en classe

Je ne sais pas si cet aspect là a été mentionné dans les sujets publiés jusqu'à présent mais une chose m'a vraiment marquée pendant que nous observions certains enseignants en classe avec Julie : la grande fréquence de la validation incitative.
Je ne pourrais pas donner le nombre exact d'occasions saisies par les enseignants pour valider des remarques "d'enfants"pendant une séance, mais ils laissaient vraiment peu de place au sentiment d'échec.
Ja, genau! Toll! Prima! Wunderbar!
Toute la matinée, nous l'entendions en boucle (à chaque intervention?)
Ils sont doués ces petits allemands! Vraiment doués!
Certes mais leurs enseignants sont aussi très positivistes.
Herr Lang (en éducation religieuse) et Frau Vorbach, surtout! A tel point que le premier distribuait des bonbons dans les cas où il ne trouvait plus les mots pour féliciter les enfants.
Ce comportement équilibrait fortement avec son charisme impressionnant et sa puissance vocale.
Mais à vrai dire, cela ne m'a pas permis de m'imprégner d'expressions telles que: " C'est inexact", "Pas du tout", "Malheureusement, non". Dommage!!!!
Car comment peser le pour et le contre lorsque cet enthousiasme permanent, connu pour être caractéristique de "l'orientation pédagogique à l'allemande", m'imprègne par empathie interculturelle? Comment distinguer l'exagération de certaines observations lorsque ma compréhension de la langue est limitée?
Ce besoin de transmettre le bonheur, doit vient il? Est ce seulement une donnée pédagogique? Est-ce une caractéristique culturelle de toute la société allemande d'aujourd'hui? Est ce le trait de la ruralité d'un Land vieillissant et soucieux de valoriser les jeunes générations restantes?

Il est difficile de désapprouver ce positionnement qui motive la prise de parole des élèves, car on en voit les bénéfices immédiats sur la motivation. Et les progrès "scolaires"? Suivent-ils de la même manière? J'aurais aimer mieux connaitre la langue (et la culture), (et rester plus longtemps en Allemagne!!) pour vérifier le plus possible ces validations.
Sont-elles systématiquement liées à des observations objectives?

Je me suis contenté de ressentir avec plaisir ce cadre serein qui me conditionnait le matin à une sorte d'excitation avant d'aller à l'école de Forbach, oubliant la fatigue accumulée par les levers aux aurores (5h50).

Aujourd'hui encore, ces exclamations continuent de résonner dans ma tête, et lorsque j'écoute les propositions des élèves, ma conduite évolue. Mine de rien, je transpose ces "genau". La journée d'école, malgré certaines attentes insatisfaites, paraît alors plus savoureuse.

2 commentaires:

  1. Peut-on transférer à Paris la posture enseignante observée et relevée lors de nos stages en Forêt Noire ? Est-ce que cette relation professeur-élève était la même à Berlin ?
    Aussi, sur le plan socio-culturel quelle est la position de l'enseignant allemand ?

    Je veux en venir à un aspect essentiel que je n'ai pu observer lors de mon deuxième stage : la relation de respect réciproque entre le professeur et ses élèves.

    Quel que part il me semble que plusieurs facteurs peuvent influer sur la réussite de cette opération : La proximité réelle entre l'équipe enseignante et les familles (du fait peut-être d'une faible densité de l'agglomération) ; la communauté est au centre des intérêts (il y a des actions entreprise dès la grandschule en faveur des personnes âgées ; on vise avant tout l''estime de l'enfant avant de le recruter dans sa carrière d'élève. Ces points entre d'autres pourraient contribuer à l'explication de la pratique enseignante allemande.

    J'ai à mon grand regret été confronté lors de mon snd stage à des enfants en souffrance affective et avec une absence totale de cadre. Ce qui se traduisaient sur le terrain par des actes de violence à répétition et d'irrespect à l'égard de l'autorité. Ces enfants sont étiquetés depuis la maternelle : "causes perdues". Il me semble que si un travail sur l'estime de soi et une relation de soutien avait été apportée dès la maternelle. Ces élèves n'en seraient pas là.

    Ces enfants font partie de plusieurs communautés et vivent dans un quartier populaire de notre capitale.

    La jovialité de tes professeurs n'auraient pas été transposable ici. Car les élèves n'avaient qu'une hâte : fuir de l'école.

    Désolée pour cette aperçu négatif.

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  2. Et que dire du comportement des élèves que l'on a pu observés en Hauptschule ? Je ne sais pas si les professeurs qui ont pour vocation première d'enseigner en grundschule affichent la même jovialité que leurs collègues de grundschule !

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