vendredi 27 mai 2011

Intégrer les TICE pour rendre l apprentissage plus attractif

Lors de mon stage en classe de CE2, nous avons étudié un poème de Jacques Charpentreau intitulé Lécole. A l'issu de l'analyse du poème, nous avons crée des poèmes à la manière de Jacques Charpentreau qui m'ont d'ailleurs bluffés. Les élèves travaillaient par groupe sur des thèmes différents. Une fois la validation des poèmes par la classe et moi même, nous avons appris à maîtriser les fonctions de base d'un ordinateur , nous avons utiliser le traitement de texte pour mettre en forme nos poèmes et créer un recueil de poèmes pour la classe. Les élèves étaient très intéressés par ce travail et la manipulation du traitement de texte les a motivés dans leurs démarches. De ce fait l'apprentissage a été beaucoup plus attractif et motivant pour les élèves en y incluant l'outil informatique.

Réfléchir à sa pratique enseignante

Ma réflexion va tourner autour d’une problématique qui est la suivante :
Comment réagir face à un élève qui refuse de travailler et perturbe la classe ?
Ça a été l’objet de ma quête durant tout le déroulement de mon stage en responsabilité dans une classe de CE2 dans le 2ème arrondissement.
En allant à l’école pour mon 1er jour de tuilage, j’étais plutôt confiante jusqu’à ce que l’enseignante me dise d’emblée avant de monter dans la classe qu’il s’agissait d’une classe très dure avec un niveau très faible. Effectivement, j’ai tout de suite repérer les élèves perturbateurs, ils étaient 5, 4 aux 4 coins de la classe et un au milieu mais ce n’est pas la distance qui les empêchait de communiquer ni même de se lever ou de faire le chien entre les rangs. J’avais très envie de réagir parce ce que ça me mettait hors de moi mais je n’ai pas osé intervenir, j’avais peur que l’enseignante le prenne mal.
L’enseignante m’a dit qu’elle avait tout essayé avec les élèves perturbateurs mais que rien ne fonctionnait donc elle était passée à l’ignorance. Mais l’ignorance est-elle une manière de réagir de façon éthique et responsable en tant que fonctionnaire de l’Etat ? Elle ne doit en tout cas pas contribuer à la formation sociale et civique des élèves. Le fait d’ignorer est pour moi la même chose que de démissionner de ses fonctions.
Lors de mon premier jour en stage, j’étais plutôt satisfaite de ma première matinée du point de vue de la tenue de la classe car malgré les bavardages des élèves et des interruptions pour leur rétablir une situation propice aux apprentissages, les élèves ne se sont pas déplacés dans la classe comme ils le faisaient habituellement. Le fait de ne pas laisser passer certaines choses dans la classe comme par exemple les déplacements inexpliqués, m’a valu le titre de « maîtresse méchante ». Je pense que cette appellation n’est pas anodine et que cela veut dire aussi que l’adulte apporte de l’attention à un élève en demande même si il laisse croire le contraire, peu importe les phases par lesquelles l’enseignant doit passer, l’important est qu’il se crée une relation affective et de confiance pour que l’élève accepte naturellement les demandes de l’adulte.
L’après-midi il y avait un AVS dans la classe qui était là tous les jours. Au départ je pensais que cela m’aiderait à canaliser les 5 élèves mais ce fut une catastrophe. Les élèves le prenaient pour un ami, ils se serraient la main, il n’y avait pas de limites entre eux. Ce jour-là, un des élèves s’est assis dans le fond de la classe avec l’AVS pour travailler mais c’était pire que lorsque l’AVS n’était pas là parce que du coup il se permettait des choses comme par exemple de se lever à côté de lui et de se faire tomber. Il était devenu incontrôlable, ce qui a évidemment fait naître chez ses camarades de l’excitation et donc un brouhaha a noyé le cours parce qu’il fallait que je m’occupe de l’élève qui faisait n’importe quoi avec l’AVS pour que le cours puisse reprendre. C’est pour cela qu’il faut vraiment réfléchir au rôle de l’AVS qui doit être une aide pour l’élève et pour l’ensemble du groupe. Il faut dès le début de l’année que l’enseignant et l’AVS coopèrent ensemble afin d’être efficaces.
Les autres enseignants de l’école ont cherché à m’aider en voyant mon désespoir, ils m’ont dit que personne ne savait comment faire avec ces élèves et qu’il ne fallait pas que je me décourage, que si j’avais un problème, je n’avais qu’à leur envoyer les élèves dérangeants. Je n’ai évidemment pas expulsé d’élèves car je ne pense pas que ce soit très formateur, c’est plutôt rajouter un problème de plus aux élèves. Ce n’est d’ailleurs pas formateur pour moi-même, c’est comme si je refusais d’aider ces élèves, c’est en quelque sorte emprunter la facilité et fermer les yeux.
A la fin de la première semaine de stage, juste avant mes visites, j’avais vraiment l’impression de ne servir à rien, de rabâcher tout le temps les mêmes choses en vain. Je n’arrivais pas à faire tout ce que j’avais prévu, au lieu de faire 2 séances en 1h20, je n’en faisais qu’une et du coup c’est toute la classe qui en pâtissait. Si la difficulté n’était venue que des élèves, je n’aurais pas craqué en essayant de persévérer mais l’attitude du directeur m’a fait perdre mes moyens, il n’arrêtait pas de se poster dans la classe pour voir comment je me débrouillais, il a fait sortir l’AVS de la classe pour lui demander comment ça se passait avec moi, il m’a dit qu’il ne fallait pas que j’adopte les mêmes méthodes que la titulaire parce que ce qu’elle faisait était nul. J’ai trouvé cette remarque très peu approprié pour un directeur en plus il m’a dit ça devant les élèves. En bref, je me suis sentie épiée, j’attendais du directeur des conseils et de l’aide et au lieu de ça je me suis retrouvée seule et jugée. J’étais angoissée à l’idée de me faire réprimander par le directeur. C’est là que je me suis rendue compte qu’une équipe qui coopère fait toute la différence. Comment peut-on instaurer quoi que ce soit pour aider les élèves en difficulté si l’équipe enseignante est déjà elle-même en difficulté ?
Je pense qu’il aurait peut-être fallu disperser les élèves en difficulté équitablement dans les classes en début d’année et essayer de mettre en place un projet au sein de l’école avec l’aide des parents et également du rased puisqu’après mettre informer j’ai appris qu’il s’agissait d’élèves confrontés à un environnement social en crise, ce qui peut expliquer en partie l’agissement de ces élèves.
Heureusement que lors de mes visites, l’IMF et un professeur de l’iufm m’ont rassuré en me disant que s’il y avait une recette miracle pour ces élèves, cela se saurait et que ce n’était pas moi qui allais changer grand-chose en 2 semaines.
Le professeur de l’iufm m’a fait remarquer qu’il était inutile de dire maintes fois au même élève de se taire. Il faut qu’à un moment, l’élève soit sanctionné. Il m’a proposé de procéder à un système de noms et de croix écrits au tableau pour permettre à chacun de se rendre compte s’il a trop souvent déroger à la règle. Cela permet aux élèves de s’auto-discipliner. J’ai mis en place ce système qui n’a fonctionné qu’à peine une demi-journée mais avec du recul je m’en rends compte que pour bien faire j’aurais peut-être dû faire une affiche avec les élèves explicitant les règles à ne pas déroger pour que les élèves comprennent et voient ce pour quoi ils étaient sanctionnés même si je leur disais oralement. Peut-être même qu’une sorte de contrat effectué avec les élèves perturbateurs aurait pu contribuer à élaborer des projets individuels pour cerner les besoins spécifiques de chacun et trouver les moyens d’y remédier.
En ce qui concerne la motivation des élèves pour les apprentissages, il y a tout un travail à effectuer qui ne peut se faire en si peu de temps, il faut d’abord que cet élève ait l’impression de faire partie intégrante de la classe et n’ait pas l’impression d’être rejeter du groupe. Il faut poser un cadre et établir des règles dans la classe, favoriser l’expression individualisée en dehors de la classe et travailler en partenariat avec l’équipe pédagogique de l’école. Je pense que les élèves en difficulté dont j’ai eu à faire étaient des élèves qui anticipaient l’échec et donc abandonnaient en se croyant incapable de réussir l’activité. J’ai donc encouragé les élèves en difficulté lorsqu’ils réussissaient leur travail et lorsqu’ils refusaient de travailler, je les ai fait participer en les sollicitant lors des corrections en expliquant bien que ce n’était pas une punition mais qu’on allait essayer de trouver la solution ensemble. J’ai aussi essayé de mettre en place des activités plus motivantes pour eux et ce qui a bien fonctionné c’est lorsque je leur ai proposé une séance informatique à la suite d’une production écrite. Ils devaient crée un poème « à la manière de » Jacques Charpentreau en groupe et le taper sur ordinateur pour créer un recueil de poèmes pour la classe et ça a vraiment bien marché alors qu’au début j’avais un peu peur que ce soit ingérable, du coup j’ai moi aussi pris beaucoup de plaisir à faire ce travail avec eux , j’étais même étonné de leurs productions.
J’ai conscience que malgré les actions minimes que j’ai mis en place, ce n’est pas suffisant et qu’il va falloir que je me forme davantage sur le sujet pour pouvoir agir avec plus de recul la prochaine fois parce que réagir à une situation en très peu de temps lorsqu’on est dépassé par les évènements peu nous amener à faire des choix maladroits (ex : dire à un élève que nous discuterons de ses comportements à la fin du cours alors qu’il continue à perturber le cours en faisant des remarques inappropriées).

CONCEVOIR, ET PILOTER UNE SITUATION D’APPRENTISSAGE - Préparer et organiser le travail de la classe


Je suis parti en Allemagne avec l’objectif d’enseigner le FLE. Mais de nombreux manques se sont manifestés. Manque concernant le niveau réel des élèves, manque concernant la maitrise de la langue allemande, manque au niveau des méthodes didactiques du FLE. Le FLE est une discipline reconnue mais encore marginalisée dans les enseignements dits savants. Heureusement nous avions bénéficié d’une première approche interculturelle en interlangues qui nous a sensibilisés aux enjeux de l’apprentissage du savoir-communiquer.

J’avais déjà eu une très modeste expérience de FLE en soutien pour adulte avec la méthode Alter Ego . Ma formation a du se faire sur place. Mais je n’étais pas le seul novice à intervenir en classe, Julie et moi avons pu nous poser des questions ensemble, en nous observant mutuellement et en nous entraidant pour concevoir des situations pédagogiques.

Dans cette Klasse 2, les élèves ont été habitués à entendre quotidiennement des consignes fonctionnelles passées en Français « sortez les cahiers, rangez les cahiers ». Ils ne les répètent pas à l’oral, ils doivent y répondre par une action. L’objectif est de faire exister quotidiennement (systématiser) la compréhension orale de la langue française quelque soient les activités réalisées en classe. Les élèves savent se présenter, connaissent quelques mots, mais interagissent peu.

A partir de ce constat nous avons défini une première posture pédagogique très actionnelle et une liste de points essentiels à mettre en pratique certains :

- la consigne verbale doit être soutenu par le geste le plus possible au profit de l’interaction sur le schéma imitation- répétition, écouter/répéter/ comprendre/ produire des formules.

- il est important de la stimuler à l’aide de supports visuels plus variés et authentiques que « Filou le chat» (visite de Paris : jeu de rôle du café, du métro, du marché d’Aligre, le petit déjeuner sur l’air de « Aux Champs Elysées » mais attention à ne pas perturber les repères des élèves.

Varier les entrées sensorielles dans l’activité et théâtraliser le plus possible de façon à capter l’attention du plus grand nombre d’élèves. Attention auditive voix différée (enregistrements audio) voix en directe (modulation et répétition plus appuyée de la voix), attention visuelle : supports matériels (marottes, Flashcards, E-book, Diaporama projeté sur grand écran) supports corporels (jeu de rôle avec une grande part de mime, déplacements dans tout l’espace de classe, poser le regard. Attention tactile (Kim avec sac d’objets)

Après une première séance autour de l‘album Ami ! Ami ? de Chris Raschka, qui nous a permis de nous évaluer autant que les élèves, (consignes verbales pas assez soutenu par le non-verbal, trop explicatives) nos objectifs langagiers et communicationnels sont revus à la baisse LONGUEUR (1 phrase) CHOIX DE MOTS (oralisé C’est quoi ? / Qu’est ce que c’est) NOMBRES de MOTS (au début plus de 6 mots, puis recommandations Anika, 6 mots nouveaux par semaine), décomposer plus les étapes compréhension orale production

Faire attention à revenir sur une phase de restitution plus longue et de synthèse : marquer des temps d’arrêts et de retours sur ce qui a été appris (avec synthèse écrite dans un petit livret 10% d’une séance) notamment après séance où l’action consiste à faire jouer les élèves entre-eux une situation culturelle de dialogue, sont les points que nous avons réguler après la visite conseil très utile de Mme Longuet.

Être un enseignant et chercheur réflexif en Allemagne

La réflexion est essentielle pour tout métier, un peu plus peut être pour le métier d'enseignant, dans la mesure où il implique une responsabilité dans la transmission des savoirs. Enseigner en Allemagne c'est aussi s'adapter aux méthodes d'enseignement du pays.
Je me suis alors adapté aux méthodes de l'enseignante titulaire de Gernsbach et du fameux manuel La Petite Pierre . L'utilisation de flashcards a été un atout positif et les moments d'alternance un atout de plus pour la diversité des activités. Cependant, l'application de ces méthodes a suscité chez moi réflexion et changement. La méthode des enseignants de Gernsbach, bien que respectable et pleine de qualités, avait cependant un défaut majeur celui de s'identifier au chat Filou ( mascotte du manuel dont j'ai pu faire l'éloge sur le blog...) pour les verbes d'actions. Jamais les élèves ne disaient, "je danse", "je joue ", "je mange" mais "Filou danse" , "Filou joue", "Filou mange" ...
Si bien que les élèves ne s'identifier jamais à l'action mais seulement à Filou.
J'ai alors tenté de remettre en question la méthode de l'enseignant en incluant le "je" dans les verbes d'actions. Ce qui n'a pas forcément plu à l'enseignante qui n'a pas tarder à me le reprocher. Cette méthode fut sans doute un peu brutale pour les plus jeunes élèves habitués à l'identification de Filou mais elle fut cependant bénéfique et compréhensible pour beaucoup d'entre eux grâce à la gestuelle qui l'accompagnait.
Le "je" est essentiel dans la compréhension d'une langue. Il sert à exprimer ce que l'on veut. Il serait plus utile de dire lors d'un voyage à Paris: "Je voudrais un café" plutôt que " Filou voudrait un café" !!!
Cependant, il m'aurait fallu trouver des méthodes plus adaptées à la situation pour éviter que les élèves perdent trop brutalement leurs repères face à ce changement.
C'est pourquoi un enseignant doit pouvoir remettre en question sa méthode et la faire évoluer.
On ne badine pas avec la transmission des savoirs!

Que retenir de l'Allemagne pour ma carrière (si le CRPE veut bien de moi)?

De l'Allemagne je retiens l'enthousiasme de l'équipe enseignante et la joie de vivre des élèves !

Plus concrètement je m'interroge sur les moyens de transposer ce que j'ai vu.
- La chanson de l'accueil et de l'au revoir : permet d'asseoir le calme sans crier et de signaler le début du temps de classe. Les petits Français vont-ils réagir de même ? Ou vont-ils rire ?

- Le recours à l'Anglais pour un enseignement scientifique : beaucoup plus de transversalité. Au lieu de l'annoncer, se donner vraiment le mal de faire du lien entre les apprentissages. Notamment, insérer l'Anglais en tant que langue courante (vivante !!) la rend bien plus pertinente que sous sa forme abstraite (manuels, dialogues préfabriqués et artificiels). Peut-être qu'ainsi les petits Français, adultes de demain, vont cesser de se fermer aux langues étrangères !

- La prise en compte de l'enfant : le "Quoi de neuf ?" et les rédactions sur la vie quotidienne. Nos petits Français seront-ils autant désinhibés que les petits Allemand ? En maternelle les enfants parlent d'eux très naturellement, puis cette capacité s'estompe peu à peu. Certes il ne s'agit pas de maintenir les élèves dans la candeur des récits de maternelle, mais il me semble dommage de ne pas entretenir ce climat de confiance et de partage dans la classe.

A vous de continuer la liste !

mercredi 25 mai 2011

Pour enseigner, il faut réfléchir... C'est pas obligé, mais c'est mieux quand même...

SURTOUT NE PAS TOUT LIRE : ceci est ma présentation de portfolio. Je l'ai mise juste pour illustrer mon propos... Donc pour la suite du propos,, rdv en bas!

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"J'ai eu l'occasion de voir durant mes stages des situations qui soulèvent plusieurs questions autour de la représentation en milieu scolaire. En effet, mon dernier stage s'est déroulé en maternelle et j'ai pu assister à plusieurs scènes entre Bouna, et l'enseignante titulaire : Bouna n'écoutait pas l'enseignante lorsqu'elle énonçait une consigne. Lorsque j'ai eu Bouna sous ma responsabilité, je n'ai eu aucun problème avec lui, il pouvait répéter mes consignes, et appliquait celles ci (toute proportion gardée puisque en MS). Je me suis interrogé sur ce changement d'attitude et ai donc questionné l'enseignante. Elle m'a répondu que Bouna est un enfant d'origine africaine, et que dans sa culture, la femme n'est pas respectée, qu'elle n'a pas le même statut que l'homme.


Lors de mon précédent stage, effectué à l'étranger, j'ai eu l'occasion de présenter un livre électronique sur le thème de la danse. Lors de cette présentation, j'ai eu l'occasion d'entendre la danse c'est pour les filles, et pas pour les garçons.


Comme je le disais, c'est deux évènements m'on fait m'interroger sur la question de la représentation dans l'environnement scolaire. Comment jouent les représentations sur les relations à l'autre et notamment les représentations des enseignants envers leurs élèves, et en quoi l'enseignant doit pouvoir se servir des représentations des élèves pour les faire progresser.


Comment les jeunes élèves en Allemagne ont il pu me dire quasiment au début de mon intervention que la danse est pour les filles, et comment l'enseignante a t elle pu m'affirmer que le comportement du petit bouna était du à son milieu social et culturel.


Dans le cas de Bouna et de la PE, je m'interroge sur le fait que l'enseignante elle même ait une représentation de ce que pourrait être l'environnement de Bouna. Du point de vu de l'enseignant éthique et responsable, cela pose à mon sens un problème grave de relation à l'autre : avoir une explication uniquement sociale, et même raciale à un comportement pose un problème d'éthique. En aucun cas l'enseignante n'a remis en question son comportement à elle. Je pense malheureusement qu'avec cette attitude, l'enseignante mènera elle même l'élève à penser comme cela. Je pense que son « diagnostique » est prématuré et qu'elle n'a pas pris le recul nécessaire pour réfléchir à la question.

Par l'oeil de la compétence 1, je pense qu'elle ne respecte pas les règles contre la discrimination : elle réussit à cataloguer cet élève comme étant issue d'un certain milieu et qui donc pense cela. Elle crée elle même la discrimination.


Dans le cas des élèves allemands, je pense que cette réponse est culturelle où dans un pays ou l'homme a une place et bien souvent la femme en a une autre, l'élève a une représentation forgée dès le plus jeune age sur le statut de chacun, quelle activité est pour qui (ce qui n'est pas si lointain dans notre pays.)

La compétence 3 fait elle référence au fait que l'enseignant doit construire une culture commune aux élèves, ou en d'autres termes dépasser les représentations unique de chacun pour aller vers le savoir. Dans un enseignement, je pense que connaître la représentation des élèves est fondamentale pour concevoir une situation d'enseignement. Une évaluation diagnostique fait appelle aux représentation des élèves et permet donc de savoir où ils en sont : travailler avec les représentations des élèves est un outil pour l'enseignant pour prendre en compte les rythmes d’apprentissage des élèves et déterminer, à partir des besoins identifiés, les étapes nécessaires à l’acquisition progressive des savoirs et des savoir-faire prescrits (compétence 6). Sur le support que je vous présente, il y a plusieurs schémas d'élèves sur le tube digestif, tiré d'un stage précédent en CM1. Ce sont des représentations initiales : à partir d’un dessin de l’intérieur d’un corps vide, les élèves doivent schématiser les différents organes de l’appareil digestif. Cela montre bien que les élèves ont des représentations uniques sur un sujet donnée qu'il n'ont pas encore étudié .Ces représentations initiales permettront à l'enseignant d'identifier les besoins de chaque élève et ainsi créer une progression cohérente pour amener les élèves vers le savoir.

Connaître les représentations des élèves c'est connaître les élèves et de quoi ils sont issues .La compétence 3 peut aussi induire que l'enseignant doit connaître des éléments de psychologie de l'enfant, via la connaissance des concepts et notions, les démarches et les méthodes dans chacun des champs disciplinaires enseignés à l'école primaire. C'est un élément qui je pense est indispensable lors de la mise en place d'une situation d'apprentissage. Par exemple, en tant qu'adulte, on peut concevoir que l'activité danse peut se faire sans musique, et encore pour certaine personne, la représentation est telle que ce n'est pas possible. Un enseignant doit savoir que pour un élève de maternelle par exemple, entrer dans l'activité danse ne peut se faire sans un élément musical, c'est une représentation qui va être modifié au cours de la scolarité, mais qui ne peut être transcendé pour le moment. L'enseignant a pour devoir de faire une transposition didactique cohérente pour faire progresser les élèves, mais pour cela il doit avoir conscience de la diversité de ses élèves,pour un groupe donné, et en général.

Pour revenir au cas de l'enseignante et de sa représentation sur Bouna, est ce qu'il ne ferait pas écho à une situation que tout enseignant a déjà connu : entendre dire dans la salle des maitres que cet élève est ceci ou cela... La compétence 9 du référentiel de compétence de l'enseignant fait état de contribuer, en coopérant avec des partenaires internes ou externes à l’institution, à la résolution des difficultés spécifiques des élèves dans le domaine de la santé, des comportements à risques notamment . Je pense que la communication est indispensable au sein d'une équipe pour prévenir de certaines difficultés qu'un élève pourrait avoir. Mais dire que l'on pense qu'un élève ne se comporte pas bien parce qu'il est issue d'une culture qui ne respecte pas ou moins la femme peut entrainer ceci : dans le meilleur des cas inviter son équipe à réfléchir sur le vrai motif de ce comportement, ou dans le pire à mon sens : créer une représentation dans l'équipe de cet enfant, qui est susceptible de lui nuire puisque l'élève pourra avoir un membre de l'équipe comme enseignant dans l'avenir. Mais se doit elle d'en parler pour faire avancer sa réflexion? Je n'ai pas de réponse à ce problème, si ce n'est que je pense qu'un enseignant a une culture, a des représentations qui lui sont propres, une expérience qui peut lui faire penser telles ou telles choses, mais que de part son statut, il a le devoir de remettre en cause tout ce qui l'entoure, avoir un avis critique sur son savoir : c'est une qualité indispensable qu'un enseignant devrait avoir puisqu'il est lui même censé transmettre l'esprit critique à ses élèves.


Les apports récents de l'histoire (Georges Duby), de la sociologie (Pierre Bourdieu7), de l'anthropologie (Marc Augé8) reconnaissent et explicitent la fonction de la représentation dans la constitution des ordres et des rapports sociaux, l'orientation des comportements collectifs et la transformation du monde social.

Jodelet indique que le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l'opération de processus génératifs et fonctionnels socialement marqués.

Pour moi, l'enseignant et l'élève sont dans une société qui les a transformés certes, qui leur a donc crée des représentations de toutes sortes ou en d'autres termes leur a crée un savoir de sens commun.

Je pense que l'enseignant doit travailler avec les représentations des élèves, s'en servir pour aller parfois à l'encontre d'elles : c'est pour cela que parfois l'école est caractérisé de douloureuse pour les élèves, puisqu'elle détruit les représentations pour les transformer en savoirs. L'enseignant doit donc avoir conscience, et cela fait partie de ses compétences, qu'être à l'école est douloureux pour les l'élève. Mais l'enseignant doit aussi travailler avec ses propres représentations et ne doit pas s'enfermer dedans. Cela pourrait entraver, comme le cas présenté, le fonctionnement correct de son dispositif pédagogique, et je pense que dans des cas extrêmes, rejeter entièrement la faute sur le contexte, sans jamais se remettre en question.


Je souhaiterai également élargir le sujet de la représentation en milieu scolaire, de ce que cela peut entrainer, à l'appréhension de ce que peut être la culture de l'élève : L'enseignant voit dans sa carrière plusieurs centaines d'élèves défiler sous ses yeux, donc plusieurs centaines d'individus, des individus uniques à chaque fois, avec leur caractère, histoire, contexte social et culturel propre. Je pense avoir montrer à quel point connaître ce qu'est un élève est important, et je pense également que savoir ce qu'est une culture différente est étroitement lié à cela. Un enseignant est il capable de cela sans jamais y avoir été confronté? C'est pour cela que je pense qu'un enseignant doit pouvoir continuer à se former, c'est une de ses compétences, mais c'est à mon sens un devoir, et je pense par exemple que le changement d'affectation incite à ça. Un enseignant qui reste 10 ans dans le même niveau au même endroit est selon moi un enseignant qui n'est plus formé, sa représentation de ce qu'est un élève est formatée et influence sa conception de l'apprentissage et de la pédagogie.

L'enseignant doit avoir conscience que sa manière de faire est une parmis tant d'autres, et devrait se donner la possibilité de découvrir, par le biais d'échanges de poste, ou bien même plus simplement par le changement d'équipe éducative. "

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Suite du propos donc : être un enseignant chercheur et réflexif, qu'est ce que c'est finalement...? Peut être que d'un coté, c'est réfléchir sur la façon d'enseigner, toujours être en perpétuel recherche de nouveaux moyens. C'est sans doute aussi se remettre en question, pourquoi je pense ceci, pourquoi je pense cela. Je n'ai pas de réponse toute faite à qu'est ce qu'être un enseignant chercheur réflexif, mais je pense que le professionnel dont je parle doit s'attacher à ces 2 aspects, et surtout s'intéresser ) l'action de l'un sur l'autre : si je pense ça, comment cela influence ma façon d'enseigner. Ma réflexion autour du porte feuille de compétences tournait autour de la question de la représentation en milieu scolaire, du coté de l'élève, mais aussi de l'enseignant.
Et finalement, préparer ce truc ne m'a pas apporter beaucoup de réponse, mais m'a fait me poser de nouvelles questions, auxquelles il me faudra du temps pour répondre, mais j'imagine que l'essentiel, c'est de se les poser, et essayer de chercher!!!!!!!!!

Bon quand même, si vous voulez, vous pouvez lire hein!

lundi 23 mai 2011

Concevoir et piloter une situation d'apprentissage en Arts Visuels

Voici une problématique récurrente quand l'âme de maître d'école naît en vous :

Comment préparer une séance d'apprentissage quand nous n'avons aucune référence sur la discipline (ici en arts visuels et c'est le cas pour toute autre discipline!)

Concernant la compétence qui est celle de concevoir et mettre en oeuvre son enseignement, je vais me pencher sur la préparation que doit mettre en place l'enseignant dans chaque apprentissage.
Bien que le maître dispose de certains jours libres dans la semaine, il faut noter qu'ils sont indispensables à la préparation préalable de tous les savoirs qu'il va transmettre. En effet, il ne prépare pas seulement un cours mais il a une vision à long terme de son enseignement, d'un projet pédagogique et de ce qu'il va apporter aux élèves.
Aussi, ai-je pu juger durant mes stages de l'importance d'avoir une fiche de déroulement de séance ainsi qu'une réelle organisation de travail.

En effet, pour illustrer mes propos je peux prendre l'exemple d'une séance d'arts visuels qui s'est déroulé lors de mon dernier stage en CE1. En prenant contact avec le professeur qui devait me visiter, il m'a demandé de faire une séance dans cette discipline car il en était spécialiste. Comme je connaissais le programme de CE1, je ne voyais pas comment mettre en place une séance d'arts visuels sachant que c'est une matière à mettre en lien avec l'histoire et il n'y a pas d'histoire en CE1 ! Le professeur n'était pas au courant. Je me lance donc dans une lecture d'image en relation avec la Découverte du monde.
Il faut préciser par ailleurs que ce fut une première pour moi : je n'ai jamais pratiqué de séance de lecture d'image auparavant. Mais comme je suis une enseignante polyvalente, j'ai relevé le défi !
J'ai pris le temps de regarder les cahiers de Découverte du monde afin de savoir avec quelle leçon mettre en lien ma séance, et en interrogeant mes collègues, j'ai appris que les élèves n'avaient jamais pratiqué de lecture d'image.
C'est armée du BO et de manuels d'histoire de l'art ainsi que de l'aide d'un professeur spécialiste, que j'ai pu construire ma fiche de préparation pour une séance de 45 mn où j'ai pu faire de l'interdisciplinarité avec les saisons étudiées en découverte du monde.
Ainsi j'ai pris connaissance des supports et outils nécessaire à la conception et à la mise en œuvre de ma situation : l'école possédait un vidéo-projecteur et un écran de projection.
J'ai utilisé mon ordinateur portable personnel pour projeter la représentation de l'oeuvre.
Ma fiche de déroulement de séance est élaborée selon les critères : Objectifs, déroulement, vocabulaire et prolongements. Grâce aux précieux conseilsd'un professeur d'arts visuels de l'IUFM, j'ai débuté mon déroulement selon le principe « Ce que je ressens », « Ce que je vois » puis viennent les hypothèses des élèves.
J'ai essayé de faire cette fiche le plus sérieusement possible grâce aux différents supports pédagogiques.
Enfin par rapport à cette expérience, je peux dire que j'ai été capable de développer des approches pluridisciplinaires fondées sur des complémentarités entre les disciplines des arts visuels et de découverte du monde. J'ai pu mettre des outils pédagogiques au service de ma situation.
Cette expérience m'a permis ainsi de remettre en question la mise en œuvre d'une séance d'apprentissage.
Durant l'élaboration de cette séance ainsi que sa mise en œuvre,je note que plusieurs autres compétences entrent en jeu :
Maîtriser la discipline et avoir une bonne culturel générale,
Organiser le travail de la classe (adapter ses interventions),
Maîtriser les technologies de l'information et de communication,
Travailler en équipe,
Se former et innover (faire une analyse critique de son travail et faire preuve d'une curiosité intellectuelle).

Ce métier demande un sacré travail mais cela en vaut vraiment la peine !! (L'engouement des élèves vous pousse à aller encore plus loin!)
Être un enseignant et chercheur réflexif

Après mon stage en Allemagne, j'ai eu la possibilité d'en refaire un autre en France en MS/GS. Et ce que j'avais appris et appliqué là-bas, je l'ai réinvesti en France.
J'ai d'abord appliqué la pédagogie et didactique à la française, puis j'ai eu l'occasion de me remettre en question dans la mise en situation de mes préparations de séquences et séances. Notamment, lors des débloqueurs ou embrayeurs de séances. J'ai été beaucouo plus créative et joué avec la psychologie des enfants. Je faisais plus appel à leur imaginaire et ai trouvé plus d'astuces pour susciter leur curiosité et leur attention. Pour tout cela, je me suis beaucoup servie des techniques vues en Allemagne. Pour le rythme des activités, je m'en suis aussi inspirée, comme ils disent "le confort de l'enfant", mais le nôtre aussi du coup.
En effet, réfléchir à ce que c'est être enseignant, c'est-à-dire apprendre des compétences et des attitudes aux élèves, doit être accompagné de notre remise en question perpétuelle, comment faire ceci ou cela ? Pourquoi cela fonctionne et pas ceci ? etc... mais je pense que les échanges avec l'étranger est un plus pour enrichir notre attitude et nos recherches sur ce qu'est être un enseignant et un chercheur réflexif.
L'art et la manière d'être en bon enseignant est un travail de toute une carrière!

vendredi 20 mai 2011

"Sois autonome un peu !"

Si je n'ai pas encore eu la chance de dire cette phrase à mes élèves, je l'ai entendue plus d'une fois en étant moi-même sur les bancs de l'école.

Que veux-dire cette phrase ? Si être autonome c'est faire ce qu'on veut, les règles de vie de classe nous rappellent vite à l'ordre. Autonome dans le travail oui...mais on ne travaille pas ce qu'on veut quand on veut ! Le terme d'autonomie est devenue une rengaine, je n'ai pas l'impression que l'on donne beaucoup de possibilités aux élèves pour acquérir cette compétence (socle commun !).

L'autonomie se décline en deux axes :
- L'autonomie matérielle : gérer ses affaires, plus tard subvenir à ses besoins
- L'autonomie morale : pouvoir se créer ses "propres lois rationnelles"

En Allemagne j'ai remarqué que dès la Klas 2, c'est-à-dire notre équivalent CE1, un accent très fort est mis sur l'acquisition de l'autonomie.


Concevoir et mettre en oeuvre son enseignement en vue de développer cette autonomie


Les exercices de mathématiques de la semaine sont présentés sous forme de "Maths Plan" où sont listés les exercices à faire à la maison, ceux à faire en classe et ceux que l'on peut faire si on a terminé. Les élèves ont une visibilité sur la semaine du travail à effectuer. Tant qu'à la fin de la semaine ils ont réalisé le minimum demandé, ils avancent à leur rythme et font les exercices dans l'ordre qu'ils souhaitent. Cette petite marge de manoeuvre oblige les élèves à organiser leur travail, surveiller leur rythme d'avancement... un sacré pas vers l'autonomie !

A la fin de la feuille il y a quelques lignes proches d'une autoévaluation, où l'élève peut dire s'il a trouvé le travail facile, trop long. Cette phase permet aux élèves de prendre un peu de recul et de
réaliser ce qu'ils ont ressenti, comment ils ont vécu le travail.


En conclusion, je pense que ce type de présentation d'un travail présente beaucoup d'intérêt pour les élèves. En les impliquant dans leur travail ils se sentent responsables et développent leur autonomie. Evidemment l'enseignant rappelle régulièrement qu'il faut avancer son "Maths Plan", laisse des moments en classe pour faire les exercices à faire en classe mais aussi parfois, pour ceux à faire à la maison. Le but n'est pas de coincer les élèves, juste de les aider dans la durée à achever un travail demandé dans un horizon un peu lointain.

La formation professionnelle et le travail en équipe: des atouts pour une pratique enseignante de qualité?

J’ai suivi une formation initiale et vécu des expériences professionnelles tournées vers l’enseignement:

un cursus universitaire en sciences du langage

une spécialisation dans l’enseignement du FLE

divers expériences professionnelles:

- professeur de FLE: école de langue et cours d’alphabétisation en France, Université pédagogique de Tbilissi, écoles primaires en Géorgie,

- directrice des cours de langue du Centre Culturel Français de Tbilissi

- enseignante, en binôme, d’une classe maternelle PS/MS/GS avec un dispositif bilingue français/géorgien.

Lors de cette dernière expérience en maternelle, ma pratique enseignante reposait sur les principes suivants:

des connaissances didactiques et pédagogiques relatives à l’enseignement du FLE et du bilinguisme

des connaissances des programmes de l’école maternelle de 2002

des idées et des outils puisés sur internet (thèmes, projets, séquences, fiches de préparation…)

un apprentissage par l’expérimentation: essai/erreur/remédiation

un enseignement mené en binôme

un travail supervisé par un INE

du bon sens.

Cette expérience était très enrichissante mais j’avais certains manques:

une vision parcellaire de l’école primaire

Ex: aucune connaissance des programmes de l’école élémentaire

des lacunes disciplinaires

Ex: aucune remise à niveau

des difficultés à penser une programmation et des progressions

Ex: ordre de la découverte du système grapho-phonologique

peu de retours d’experts sur ma pratique

Ex: une visite par an de l’INE

peu d’échanges avec des pairs

Ex: échanges ponctuels avec une amie PE en maternelle en France.

En entrant à l’IUFM, j’avais donc des attentes :

perfectionner mes connaissances disciplinaires, didactiques et pédagogiques

découvrir le système éducatif en France

échanger et coopérer: formateurs IUFM, PE, étudiants

obtenir un statut et une véritable identité professionnelle.

Au terme ce cette formation, le travail en équipe m’a permis d’échanger :

entre pairs: échanges dans le cadre de la formation, travail collaboratif

avec les formateurs de l’IUFM: discussions lors des différents cours, visites lors des stages

avec les PEMF: réflexion sur ma pratique, accompagnement tout au long de l’année, aide à la préparation des oraux, association aux actions de formation continue des PE d’une circonscription.

avec les PE rencontrés sur le terrain : une équipe agréable et solidaire lors de mon stage en responsabilité en CM2 Boulevard de Reims, l’aide d’un T1 lors de mon stage en responsabilité en PS Ecole Brochant.

La formation m’a également apporté les bénéfices suivants:

une remise à niveau disciplinaire : ex : histoire/géographie, mathématiques

une meilleure connaissance des enjeux de la pédagogie et de la didactique de l’enseignement : ex: les différents modes d’évaluation

une vision d’ensemble du système éducatif : ex: évolutions historiques, connaissances des programmes, SCCC, évaluations nationales, diversité des profils d’élèves

une prise de conscience de l’ensemble des compétences des PE : ex: Agir en fonctionnaire de l’Etat de façon éthique et responsable.

Cette formation m’a donc permis une prise de recul enrichissante sur ma pratique et possible grâce à la formation de l’IUFM et différentes formes de collaborations. Aujourd’hui, ma motivation reste intacte malgré des sacrifices, un échec au concours et la perspective d’intégrer l’Académie de Créteil !!!

Concevoir et piloter une situation d'apprentissage bilingue en maternelle




Dans le cadre de la création d'une école maternelle à Tbilissi, j'ai été amenée à concevoir et mettre en oeuvre un dispositif d'enseignement bilingue français/géorgien en binôme avec une enseignante géorgienne.
En prenant comme fil conducteur une pédagogie de projet, nous avons ainsi construit chaque projet de la manière suivante:

- une synthèse "entrée par les activités", répertoriant pour chaque domaine, les activités menées en classe,
- une synthèse "entrée par les compétences", répertoriant pour chaque domaine, les compétences développées chez les élèves à partir des IO des programmes de 2002 (en vigueur à l'époque),

- une synthèse "entrée par les actes de parole en langue 2", répertoriant les acquis visés dans l'apprentissage de la langue 2.
Un exemple pour les MS et GS illustre cet article!



vendredi 13 mai 2011

Echange interculturel dans une classe de niveau 6
Le e-book Le Montmartre des enfants a été montré à une classe 6, les images les ont charmés car il s'agissait de montrer les attractions du Montmartre touristique et folklorique.

Avec mon binôme, nous leur avons parlé de l'histoire de Paris et de Montmartre, ainsi que sur l'histoire des arts (peintres, écrivains, chanteurs) qui va avec ce quartier. Ils étaient vraiment très intéressés, le cours était très animé. Nous étions vraiment dans l'interculturel car les échanges se sont faits en anglais, français et traduction parfois en allemand.

Nous avions réussi à être des médiateurs interculturels et à rendre attractif ces apprentissages grâce aux TICE.

Concevoir et piloter une situation d'apprentissage

Synopsis d'une séquence tirée de La petite pierre, tel que je l'ai pratiqué en Allemagne pour le FLE :

On commence la séance par un rituel « bonjour la classe/bonjour Madame X/bonjour Filou ! ». On place Filou confortablement assis dans un panier ou accroché au rétroprojecteur.

Ensuite, on faisait un rappel de la séance précédente par des questions ou des jeux (par exemple en cachant la carte manquante) ou la répétition de la chanson.

Ensuite, il y a une situation déclenchante afin de susciter la curiosité, la motivation et « débloquer » (« Filou aujourd'hui ... », « qu'y a-t-il dans le sac ? Touche, qu'est-ce que c'est ? etc » «un déguisement », un événement ou phase de découverte d’une chanson ou un texte qui introduit les objectifs spécifiques. Ils étaient illustrés par des flashcards. Chaque enseignante avait une pratique pour vérifier la compréhension. Celle qui me convenait était le système du transparent avec un rébus que les apprenants illustraient eux-mêmes (par exemple pour « il fait beau » un soleil, pour « il rêve ») puis les autres élèves copiaient après approbation du groupe.

Puis il y avait un réinvestissement des nouveaux savoirs. Ceux-ci étaient réinvestis soit dans des jeux collectifs, soient avec des échanges oraux entre l'enseignant et l'apprenant.

L'écrit n'apparaissait que dans les flashcards du niveau 4 et pas avant car comme en France l'introduction de l'écrit se fait dans la dernière classe du primaire lorsque les élèves ont déjà appris à écrire dans leur langue d'enseignement général.

Et la séance se finissait souvent par un coloriage qui illustrait la leçon.

Puis la séance suivante, nous suivions la même structure, en réinvestissement les nouveaux savoirs et en l'enrichissant. Et cette séance est menée comme le conseille C. Tagliante : … adopter un rythme dynamique en faisant varier les modalités de travail pour éviter la monotonie ... » les séances étaient très ficelées et menées à un rythme adapté aux enfants pour toujours les occuper afin qu’ils ne s’ennuient pas (le confort de l’enfant est très important, car en Allemagne on nous le rappelle toujours, il faut s'adapter à la psychologie de l'enfant).

vendredi 6 mai 2011

Un gros merci à tous et à toutes !

Devenir fonctionnaire

Enseigner a toujours été une envie professionnelle, mais le fait d'exercer ce métier au sein de l'Education Nationale n'a jamais été une évidence pour moi.
J'ai longtemps perçu ce cadre institutionnel comme une contrainte: poids de la hiérarchie, lourdeur des programmes, immobilité géographique, système d'inspection et de notation... Devenir fonctionnaire me posait un problème. J'ai donc enseigné dans un premier temps dans une école de langue en tant que professeur de FLE.

Et puis j'ai eu la chance de partir travailler en Géorgie et de découvrir l'ensemble du réseau éducatif français à l'étranger. J'ai alors pris conscience qu'intégrer l'Education Nationale et donc devenir fonctionnaire ne se limitait pas à enseigner toute sa vie en tant que professeur des écoles dans un cadre rigide sans perspectives d'évolution. Les contextes d'enseignement et les fonctions en lien avec les politiques éducatives sont en effet multiples.
Par ailleurs, la comparaison du système éducatif français et du système éducatif géorgien m'a permis de me rendre compte que notre système, certes très centralisé, a le mérite d'être gratuit (encore), de qualité (avec cependant toutes ses imperfections) et cohérent dans son ensemble et que ces caractéristiques passent par la présence d'un Etat qui consacre une bonne partie de son budget (même si nous traversons actuellement une période de vache maigre) à la question de l'éducation et au souci de la formation de futurs citoyens dotés d'un esprit critique.
Mon expérience à l'IUFM continue de faire évoluer mon regard sur le statut de fonctionnaire. Mes expériences de stages et les discussions avec d'autres PE m'ont notamment permis de mesurer la dimension de la liberté pédagogique mais aussi l'importance des questions d'éthique qui se posent continuellement à l'école.
Alors, aujourd'hui, je me sens prête à agir en fonctionnaire de l'Etat de façon éthique et responsable, mais l'Education Nationale voudra-t-elle de moi? Suspens...