Compétence 1 : créer un climat favorable aux apprentissages

Un professeur des écoles éthique et responsable doit savoir "se faire respecter des élèves dans la classe et dans les espaces communs".
Quelle autorité quand on ne maîtrise pas la langue des élèves ? Je parle un peu Allemand, mais à l'idée de crier en Allemand, je me sens plus ridicule qu'efficace. L'enjeu de l'autorité et de l'instauration d'un climat favorable aux apprentissage dépasse l'expérience vécue à Freudenstadt, il a seulement été bien plus visible.
Pour créer ce climat propice aux apprentissage, mélange entre liberté des individus, savoir vivre ensemble et respecter le cadre scolaire, j'ai recueilli quelques clés.

1) Ne pas crier. Cela paraît évident lors d'un enseignement s'adressant à des enfants allemands, pourtant c'est un point à garder en tête en France. Je vois deux avantages. Premièrement, si comme moi vous n'avez pas une voix puissante, vous vous fatiguerez vite, et risquez de vivre ce moment où la voix saute, les enfants vous regardent et comprennent que vous avez craqué (vécu au 2èmes stage). Deuxièmement, cela rendra plus efficace les rares fois où vous hausserez le ton ! Ne pas crier systématiquement instaure une échelle dans l'énervement.

2) Prendre en compte l'individu. J'ai assisté en Allemagne à de nombreux moments de partage, où chacun dit s'il va bien ou non et pourquoi (Wie geht's ? Schlecht oder gut ? Warum ?), tout le monde étant réuni en cercle devant le tableau. De même, beaucoup de travaux demandent de rédiger ce que les enfants ont fait pendant le week-end, un journal de bord... Et j'ai bien senti qu'il ne s'agissait pas seulement d'un entraînement à la production d'écrit ou à l'expression orale, mais un vrai moyen pour le professeur de suivre l'état d'esprit de ses élèves.

3) Gestion des conflits. En France comme en Allemagne les enfants se battent à la récréation ou s'insultent. J'ai assisté à un débat sur un problème qu'il y avait eu à la récréation. Chacun a pu s'expliquer et le professeur a joué le rôle de médiateur, éventuellement d'inducteur.

4) Alterner moments détendus et moments de travail. C'est une vraie différence avec ce que j'ai pu voir en France : en Allemagne, même dans la classe et pendant le temps scolaire on se détend. Dans la classe il y a un coin lecture avec un matelas par terre et des coussins, un théâtre de Guignol... De manière générale, les moments où les élèves restent assis sur une chaise sont réduits au minimum : pour écrire la leçon, les devoirs à faire, et les exercices. Sinon ils viennent s'asseoir devant le tableau pour découvrir ou mettre en commun. Pour lire ils se posent où ils veulent dans la classe, et selon leurs affinités.
A l'inverse, quand il faut travailler, on se tait, et on reste assis.

En résumé, avec davantage de prise en compte du fait que les élèves sont des enfants, il est possible de créer un climat propice aux apprentissages. Détendu, mais non sans autorité.