mercredi 25 mai 2011

Pour enseigner, il faut réfléchir... C'est pas obligé, mais c'est mieux quand même...

SURTOUT NE PAS TOUT LIRE : ceci est ma présentation de portfolio. Je l'ai mise juste pour illustrer mon propos... Donc pour la suite du propos,, rdv en bas!

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"J'ai eu l'occasion de voir durant mes stages des situations qui soulèvent plusieurs questions autour de la représentation en milieu scolaire. En effet, mon dernier stage s'est déroulé en maternelle et j'ai pu assister à plusieurs scènes entre Bouna, et l'enseignante titulaire : Bouna n'écoutait pas l'enseignante lorsqu'elle énonçait une consigne. Lorsque j'ai eu Bouna sous ma responsabilité, je n'ai eu aucun problème avec lui, il pouvait répéter mes consignes, et appliquait celles ci (toute proportion gardée puisque en MS). Je me suis interrogé sur ce changement d'attitude et ai donc questionné l'enseignante. Elle m'a répondu que Bouna est un enfant d'origine africaine, et que dans sa culture, la femme n'est pas respectée, qu'elle n'a pas le même statut que l'homme.


Lors de mon précédent stage, effectué à l'étranger, j'ai eu l'occasion de présenter un livre électronique sur le thème de la danse. Lors de cette présentation, j'ai eu l'occasion d'entendre la danse c'est pour les filles, et pas pour les garçons.


Comme je le disais, c'est deux évènements m'on fait m'interroger sur la question de la représentation dans l'environnement scolaire. Comment jouent les représentations sur les relations à l'autre et notamment les représentations des enseignants envers leurs élèves, et en quoi l'enseignant doit pouvoir se servir des représentations des élèves pour les faire progresser.


Comment les jeunes élèves en Allemagne ont il pu me dire quasiment au début de mon intervention que la danse est pour les filles, et comment l'enseignante a t elle pu m'affirmer que le comportement du petit bouna était du à son milieu social et culturel.


Dans le cas de Bouna et de la PE, je m'interroge sur le fait que l'enseignante elle même ait une représentation de ce que pourrait être l'environnement de Bouna. Du point de vu de l'enseignant éthique et responsable, cela pose à mon sens un problème grave de relation à l'autre : avoir une explication uniquement sociale, et même raciale à un comportement pose un problème d'éthique. En aucun cas l'enseignante n'a remis en question son comportement à elle. Je pense malheureusement qu'avec cette attitude, l'enseignante mènera elle même l'élève à penser comme cela. Je pense que son « diagnostique » est prématuré et qu'elle n'a pas pris le recul nécessaire pour réfléchir à la question.

Par l'oeil de la compétence 1, je pense qu'elle ne respecte pas les règles contre la discrimination : elle réussit à cataloguer cet élève comme étant issue d'un certain milieu et qui donc pense cela. Elle crée elle même la discrimination.


Dans le cas des élèves allemands, je pense que cette réponse est culturelle où dans un pays ou l'homme a une place et bien souvent la femme en a une autre, l'élève a une représentation forgée dès le plus jeune age sur le statut de chacun, quelle activité est pour qui (ce qui n'est pas si lointain dans notre pays.)

La compétence 3 fait elle référence au fait que l'enseignant doit construire une culture commune aux élèves, ou en d'autres termes dépasser les représentations unique de chacun pour aller vers le savoir. Dans un enseignement, je pense que connaître la représentation des élèves est fondamentale pour concevoir une situation d'enseignement. Une évaluation diagnostique fait appelle aux représentation des élèves et permet donc de savoir où ils en sont : travailler avec les représentations des élèves est un outil pour l'enseignant pour prendre en compte les rythmes d’apprentissage des élèves et déterminer, à partir des besoins identifiés, les étapes nécessaires à l’acquisition progressive des savoirs et des savoir-faire prescrits (compétence 6). Sur le support que je vous présente, il y a plusieurs schémas d'élèves sur le tube digestif, tiré d'un stage précédent en CM1. Ce sont des représentations initiales : à partir d’un dessin de l’intérieur d’un corps vide, les élèves doivent schématiser les différents organes de l’appareil digestif. Cela montre bien que les élèves ont des représentations uniques sur un sujet donnée qu'il n'ont pas encore étudié .Ces représentations initiales permettront à l'enseignant d'identifier les besoins de chaque élève et ainsi créer une progression cohérente pour amener les élèves vers le savoir.

Connaître les représentations des élèves c'est connaître les élèves et de quoi ils sont issues .La compétence 3 peut aussi induire que l'enseignant doit connaître des éléments de psychologie de l'enfant, via la connaissance des concepts et notions, les démarches et les méthodes dans chacun des champs disciplinaires enseignés à l'école primaire. C'est un élément qui je pense est indispensable lors de la mise en place d'une situation d'apprentissage. Par exemple, en tant qu'adulte, on peut concevoir que l'activité danse peut se faire sans musique, et encore pour certaine personne, la représentation est telle que ce n'est pas possible. Un enseignant doit savoir que pour un élève de maternelle par exemple, entrer dans l'activité danse ne peut se faire sans un élément musical, c'est une représentation qui va être modifié au cours de la scolarité, mais qui ne peut être transcendé pour le moment. L'enseignant a pour devoir de faire une transposition didactique cohérente pour faire progresser les élèves, mais pour cela il doit avoir conscience de la diversité de ses élèves,pour un groupe donné, et en général.

Pour revenir au cas de l'enseignante et de sa représentation sur Bouna, est ce qu'il ne ferait pas écho à une situation que tout enseignant a déjà connu : entendre dire dans la salle des maitres que cet élève est ceci ou cela... La compétence 9 du référentiel de compétence de l'enseignant fait état de contribuer, en coopérant avec des partenaires internes ou externes à l’institution, à la résolution des difficultés spécifiques des élèves dans le domaine de la santé, des comportements à risques notamment . Je pense que la communication est indispensable au sein d'une équipe pour prévenir de certaines difficultés qu'un élève pourrait avoir. Mais dire que l'on pense qu'un élève ne se comporte pas bien parce qu'il est issue d'une culture qui ne respecte pas ou moins la femme peut entrainer ceci : dans le meilleur des cas inviter son équipe à réfléchir sur le vrai motif de ce comportement, ou dans le pire à mon sens : créer une représentation dans l'équipe de cet enfant, qui est susceptible de lui nuire puisque l'élève pourra avoir un membre de l'équipe comme enseignant dans l'avenir. Mais se doit elle d'en parler pour faire avancer sa réflexion? Je n'ai pas de réponse à ce problème, si ce n'est que je pense qu'un enseignant a une culture, a des représentations qui lui sont propres, une expérience qui peut lui faire penser telles ou telles choses, mais que de part son statut, il a le devoir de remettre en cause tout ce qui l'entoure, avoir un avis critique sur son savoir : c'est une qualité indispensable qu'un enseignant devrait avoir puisqu'il est lui même censé transmettre l'esprit critique à ses élèves.


Les apports récents de l'histoire (Georges Duby), de la sociologie (Pierre Bourdieu7), de l'anthropologie (Marc Augé8) reconnaissent et explicitent la fonction de la représentation dans la constitution des ordres et des rapports sociaux, l'orientation des comportements collectifs et la transformation du monde social.

Jodelet indique que le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l'opération de processus génératifs et fonctionnels socialement marqués.

Pour moi, l'enseignant et l'élève sont dans une société qui les a transformés certes, qui leur a donc crée des représentations de toutes sortes ou en d'autres termes leur a crée un savoir de sens commun.

Je pense que l'enseignant doit travailler avec les représentations des élèves, s'en servir pour aller parfois à l'encontre d'elles : c'est pour cela que parfois l'école est caractérisé de douloureuse pour les élèves, puisqu'elle détruit les représentations pour les transformer en savoirs. L'enseignant doit donc avoir conscience, et cela fait partie de ses compétences, qu'être à l'école est douloureux pour les l'élève. Mais l'enseignant doit aussi travailler avec ses propres représentations et ne doit pas s'enfermer dedans. Cela pourrait entraver, comme le cas présenté, le fonctionnement correct de son dispositif pédagogique, et je pense que dans des cas extrêmes, rejeter entièrement la faute sur le contexte, sans jamais se remettre en question.


Je souhaiterai également élargir le sujet de la représentation en milieu scolaire, de ce que cela peut entrainer, à l'appréhension de ce que peut être la culture de l'élève : L'enseignant voit dans sa carrière plusieurs centaines d'élèves défiler sous ses yeux, donc plusieurs centaines d'individus, des individus uniques à chaque fois, avec leur caractère, histoire, contexte social et culturel propre. Je pense avoir montrer à quel point connaître ce qu'est un élève est important, et je pense également que savoir ce qu'est une culture différente est étroitement lié à cela. Un enseignant est il capable de cela sans jamais y avoir été confronté? C'est pour cela que je pense qu'un enseignant doit pouvoir continuer à se former, c'est une de ses compétences, mais c'est à mon sens un devoir, et je pense par exemple que le changement d'affectation incite à ça. Un enseignant qui reste 10 ans dans le même niveau au même endroit est selon moi un enseignant qui n'est plus formé, sa représentation de ce qu'est un élève est formatée et influence sa conception de l'apprentissage et de la pédagogie.

L'enseignant doit avoir conscience que sa manière de faire est une parmis tant d'autres, et devrait se donner la possibilité de découvrir, par le biais d'échanges de poste, ou bien même plus simplement par le changement d'équipe éducative. "

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Suite du propos donc : être un enseignant chercheur et réflexif, qu'est ce que c'est finalement...? Peut être que d'un coté, c'est réfléchir sur la façon d'enseigner, toujours être en perpétuel recherche de nouveaux moyens. C'est sans doute aussi se remettre en question, pourquoi je pense ceci, pourquoi je pense cela. Je n'ai pas de réponse toute faite à qu'est ce qu'être un enseignant chercheur réflexif, mais je pense que le professionnel dont je parle doit s'attacher à ces 2 aspects, et surtout s'intéresser ) l'action de l'un sur l'autre : si je pense ça, comment cela influence ma façon d'enseigner. Ma réflexion autour du porte feuille de compétences tournait autour de la question de la représentation en milieu scolaire, du coté de l'élève, mais aussi de l'enseignant.
Et finalement, préparer ce truc ne m'a pas apporter beaucoup de réponse, mais m'a fait me poser de nouvelles questions, auxquelles il me faudra du temps pour répondre, mais j'imagine que l'essentiel, c'est de se les poser, et essayer de chercher!!!!!!!!!

Bon quand même, si vous voulez, vous pouvez lire hein!

5 commentaires:

  1. bon moi je suis dispensée de le lire parce que j'ai assisté à ton oral!!
    En effet, je trouve que ce sujet permet plus de se questionner sur des questions de plus en plus larges que les représentations des élèves (ici sur H/F et raciales) mais aussi sur les représentations que les élèves ont de l'école et du "travail" d'écolier plutôt que d'apporter des réponses arrêtées

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  2. arrêtez d'être pas contentes, j'vous ai dit que c'était les 10 dernières lignes à lire!!!!

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  3. C'est vrai c'est mieux de réfléchir !
    Même si cette année on a beaucoup dû réfléchir sur une pratique qu'on a peu eue ! C'est intéressant mais assez déroutant.

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  4. C'est intéressant de réflechir mais au bout d'un moment c'est bien aussi d'avoir des réponses! ou alors de pouvoir tester par nous mêmes dans une classe, ce qu'on a préparé auparavant.

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  5. Bon euh, je cite "c'est deux évènements m'on fait m'interroger", c'est limite l'orthographe de ton portfolio mon petit Nicouya ! Et je passe sur le reste !

    Plus sérieusement, ton bilan me fait tout de suite penser à la compétence 6 : prendre en compte la diversité des élèves, et notamment préserver l'égalité des chances au sein d'un groupe-classe, car si Bouna pense vraiment que l'homme est supérieur à la femme comme son enseignante le prétend, et si son enseignante continue à garder en tête ce cliché tout au long de sa carrière, quel avenir leur promet-elle ? L'école n'est-elle pas une fenêtre sur demain ?

    Ce que tu décris ici est contraire je pense au sentiment de citoyenneté que l'on doit amener à développer chez ses élèves, et il est sain de se rendre compte de ces discriminations, aujourd'hui, pour devenir un bon professeur demain :)

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