vendredi 20 mai 2011

"Sois autonome un peu !"

Si je n'ai pas encore eu la chance de dire cette phrase à mes élèves, je l'ai entendue plus d'une fois en étant moi-même sur les bancs de l'école.

Que veux-dire cette phrase ? Si être autonome c'est faire ce qu'on veut, les règles de vie de classe nous rappellent vite à l'ordre. Autonome dans le travail oui...mais on ne travaille pas ce qu'on veut quand on veut ! Le terme d'autonomie est devenue une rengaine, je n'ai pas l'impression que l'on donne beaucoup de possibilités aux élèves pour acquérir cette compétence (socle commun !).

L'autonomie se décline en deux axes :
- L'autonomie matérielle : gérer ses affaires, plus tard subvenir à ses besoins
- L'autonomie morale : pouvoir se créer ses "propres lois rationnelles"

En Allemagne j'ai remarqué que dès la Klas 2, c'est-à-dire notre équivalent CE1, un accent très fort est mis sur l'acquisition de l'autonomie.


Concevoir et mettre en oeuvre son enseignement en vue de développer cette autonomie


Les exercices de mathématiques de la semaine sont présentés sous forme de "Maths Plan" où sont listés les exercices à faire à la maison, ceux à faire en classe et ceux que l'on peut faire si on a terminé. Les élèves ont une visibilité sur la semaine du travail à effectuer. Tant qu'à la fin de la semaine ils ont réalisé le minimum demandé, ils avancent à leur rythme et font les exercices dans l'ordre qu'ils souhaitent. Cette petite marge de manoeuvre oblige les élèves à organiser leur travail, surveiller leur rythme d'avancement... un sacré pas vers l'autonomie !

A la fin de la feuille il y a quelques lignes proches d'une autoévaluation, où l'élève peut dire s'il a trouvé le travail facile, trop long. Cette phase permet aux élèves de prendre un peu de recul et de
réaliser ce qu'ils ont ressenti, comment ils ont vécu le travail.


En conclusion, je pense que ce type de présentation d'un travail présente beaucoup d'intérêt pour les élèves. En les impliquant dans leur travail ils se sentent responsables et développent leur autonomie. Evidemment l'enseignant rappelle régulièrement qu'il faut avancer son "Maths Plan", laisse des moments en classe pour faire les exercices à faire en classe mais aussi parfois, pour ceux à faire à la maison. Le but n'est pas de coincer les élèves, juste de les aider dans la durée à achever un travail demandé dans un horizon un peu lointain.

3 commentaires:

  1. Je crois aussi que l'on doit aider les élèves à être autonomes ...

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  2. c'est vrai qu'en comparaison avec ce qu'on voit même en cycle 3 en France c'est affolant. Des élèves de 10 ans qui ne savent même pas quels devoirs ils ont à faire une fois rentré à la maison ou ce qu'ils feront le lendemain. Pour avoir été en GS en Ecosse avec des élèves très autonomes je peux dire qu'il n'est jamais trop tôt pour les y pousser.

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  3. Ah l'autonomie, la question qui fâche en France!
    C'est fou de constater avec le recul étranger, à quel point nos élèves sont si peu responsables et autonomes. Pourtant on nous répète à longueur de temps, "l'école forme les citoyens de demain", ça fait peur!
    "Madame pour le titre je dois prendre un strylo rouge ou vert? à trois ou quatre carreaux de la marge? Au secours!

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