vendredi 29 avril 2011

La sécurité qu’ils disaient !

Agir en fonctionnaire éthique et responsable, de ce qu’on sait, c’est avant tout préserver la sécurité des élèves que nous aurons autour de nous. Quoi de plus sécuritaire que de faire régner l’ordre militaire dans sa classe… ?

J’ai pu observer une autre façon de faire à Berlin. J’ai pu entendre une enseignante allemande dire à notre hôte française : « laisse le se balancer sur sa chaise, il tombera, se fera mal, mais ne recommencera plus. » Choquant pour l’enseignante française, choquant pour nous autres étudiants français.

Mais à l’heure où l’école doit faire émerger les apprentissages par l’expérience des élèves, je me demande pourquoi la discipline est imposée sans autre forme de procès. Cela parait évident, le contexte calme est plus propice à l’apprentissage. Oui mais apprendre, c’est aussi apprendre que si on se balance sur une chaise on peut se faire mal, mais tant qu’on ne se fait pas mal, on continue… et on ne comprend pas pourquoi c’est « mal » de se balancer.

Je pense qu’il est judicieux de se pencher sur cet aspect ultra sécuritaire de l’école française : par exemple : il ne faut pas laisser des élèves seuls dans les couloirs. Peut être qu’envoyer des élèves porter un papier, en binôme, est un moyen de responsabiliser les élèves, aborder un aspect de la sécurité par un moyen concret.

J’ai souvent entendu dire que les allemands ont une discipline de fer dans leur vie quotidienne, et pourtant, à l’école, ce n’est pas la première chose qui frappe. Je pense qu’il y a une notion de frustration qui est bien moindre chez les élèves allemands que chez les élèves français. Est-ce qu’agir en fonctionnaire éthique est responsable n’est pas avant tout faire progresser ses élèves et les rendre autonomes? Se mettre en danger est une façon de faire émerger des nouveaux apprentissages et de créer de nouvelles capacités (dixit certains de nos enseignants) ! Entendons nous bien, il faut prendre soin de nos cher bambins lorsqu’ils sont avec nous, mais je pense qu’il ne faut pas les voir comme des petits objets en sucre, ils ont besoin de bouger, de tester leur environnement, et dans toute proportions gardées, un petit bobo n’a jamais eu de grosses conséquences physique, mais peut parfois faire émerger une connaissance du monde qui peut être importante.

A voir donc…

8 commentaires:

  1. Faudrait-il davantage responsabiliser l'élève ? Avoir confiance en sa capacité à se relever et à apprendre de son expérience.

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  2. Et pourtant ! Je crois que les allemands envient un peu notre autorité... c'était en tout cas, le cas de notre responsable de stage. C'est certain en tout cas, que pour nous, laisser les élèves prendre le goûter de 10h dans la classe, sans surveillance, paraît hors la loi !!!!

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  3. Et il faudrait se poser la question de la responsabilité du professeur allemand en cas d'accident ...

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  4. Je pense que les élèves français sont très peu responsabilisés, et que le système n’a pas confiance en eux. C’est un tout, la discipline sécurité n’est qu’un aspect, mais faire en sorte qu’ils aient confiance en eux passe selon moi avant tout par eux. On ne peut pas tout cadrer, mais simplement encadrer, leur donner la possibilité de poser la question, sans qu’ils aient peur.
    Instaurer une pause déjeuner en classe ne me parait pas inenvisageable, on met des objectifs derrière tout ça. Le problème, c’est instaurer ici, parce qu’on a peur pour les enfants et à fortiori, pour nous et notre responsabilité. Je crois que pour les enseignant allemands, le problème ne se pose pas de la même façons, car culturellement, l’école est faite pour forger, se forger (encore une fois toute proportion gardée).

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  5. Même sentiment : dans l'école où nous étions pas de grille et pourtant la cour de l'école comprenait 2 ouvertures sur 2 routes et de grandes ouvertures qui plus est !

    Et concernant les stagiaires allemandes venues à l'école Boileau en juin dernier, certaines se sont dit choquées du caractère autotitaire des enseignants qu'elles ont vu à l'oeuvre et surprise du peu de liberté laissée aux élèves.

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  6. Je suis d'accord avec l'étonnement de Julie. J'ai vu la même chose dans mon école : grilles ouvertes sur la rue, même pendant la récréation. Dans la même idée, un énorme tas de neige glacé était dans un coin de la cour, et les enfants jouaient à glisser dessus quitte à tomber assez violemment par terre. Finalement, pas de blessés. En France nous aurions circonscrit la zone et aurions interdit l'accès.

    Cette responsabilisation s'observe à de nombreux moments :
    - aller boire quand on veut, sans déranger le déroulement de la classe (ce point ne fait pas l'unanimité là-bas)
    - aller aux toilettes seul
    - gérer ses affaires, avoir une trousse impeccable, manger son casse-croûte sans en mettre partout
    - l'importance et la valorisation des activités manuelles
    - autres idées ?

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  7. Effectivement je confirme, notre école avec Ana était proche de la rue. Même si elle était isolée dans une rue peu fréquentée par les voitures, une balle perdu sur la route et une voiture qui passe au mauvais moment et l'accident est vite arrivé!!

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  8. En Ecosse aussi, les élèves avaient une certaine marge de liberté : ils pouvaient aller aux toilettes pendant un cours, aller boire, ou se déplacer seul.
    Un autre exemple : le jour où une inspectrice est venue, l'enseignant a demandé à un élève de l'accompagner dans une autre classe de l'école (car l'inspectrice visite toutes les classes afin d'évaluer le travail effectué dans l'école dans sa globalité), puis l'élève est revenu seul.

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